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Éloge de la masturbation intellectuelle

Parmi mes collègues chefs d’entreprise et les personnes du monde de business que je fréquente, il y en gros trois grands groupes :

• Ceux qui sont enthousiasmés par mon projet et me suivent régulièrement.

• Ceux qui sont plutôt neutres et vaguement curieux et qui suivent cela de loin.

• Ceux qui pensent que ce temps passé à lire des livres est du temps perdu qui ne sert à rien, et que je ferai mieux de faire autre chose.

Parmi ceux-là, certains disent même que ce projet est de la masturbation intellectuelle. Cet article sur la masturbation intellectuelle leur est dédié 🙂 .

Pour faire court, la masturbation intellectuelle peut se définir comme le fait de réfléchir sur des choses sans importance qui ne mènent nulle part. OK, dans ce cas, comment déterminons-nous, quand nous commençons à réfléchir, que cela ne va nous mener nulle part ?

Est-ce qu’on l’évite a priori en se concentrant sur les objets concrets de notre quotidien, sur des questions pour lesquelles une réponse rapide nous amènera des bénéfices immédiats ? Cela éviterai d’utiliser notre temps de cerveau sur des problèmes abstraits qui ne se poseront jamais dans la réalité.

masturbation intellectuelle prendre le temps de réfléchir

Mais dans ce cas, n’est-ce pas justement un danger de masturbation intellectuelle que de rester le nez dans le guidon, sans prendre du recul, sans aller à un niveau d’abstraction supérieur qui nous permettrait de voir les choses d’un autre point de vue et de mettre en lumière certaines insuffisances qui sont invisibles si l’on reste sur le plancher des vaches ?

N’est-ce pas également de la masturbation intellectuelle que de laisser tourner son cerveau à vide sur tous les problèmes qui nous environnent, pour éteindre sans cesse les incendies, résoudre les problèmes, courir à droite et à gauche sans prendre le temps de s’arrêter pour regarder de temps en temps le plan d’ensemble en soufflant et en se demandant : ai-je pris la bonne voie ?


La masturbation intellectuelle

Il me semble que certaines personnes aiment évoquer la masturbation intellectuelle parce qu’elles n’ont pas suffisamment confiance en elles-mêmes pour commencer à réfléchir sur des sujets qui pourraient remettre en cause leur manière de voir les choses et leur vie.

Elles ressentent au fond d’elles même une peur de voir leur égo attaqué et certaines de leurs convictions ébranlées, alors même que nous formons la majorité de nos convictions avec une insouciante légèreté, sans y avoir beaucoup pensé, et que pourtant ces convictions déterminent les possibilités que nous entrevoyons – notre horizon – et les choix que nous faisons.

Nous pouvons consacrer notre vie à des choses absolument inutiles et sans aucun rapport avec la réalité, en étant persuadé du contraire et fier de notre contribution au monde. Si je suis un prêtre Aztèque et que je suis persuadé qu’il faut sacrifier des humains pour que le Soleil nous accorde sa lumière et sa chaleur, j’apprendrai tout un tas de rituels compliqués et pourrait consacrer ma vie à servir le Dieu Soleil Huitzilopochtli en suivant ces rituels.

Je serai devenu un expert du Dieu Soleil, et saurai interpréter les signes négatifs qu’Il nous envoie, et déterminer le nombre de jeunes vierges et guerriers à sacrifier pour que les récoltes soient bonnes. Je pourrai consacrer ma vie à quelque chose d’utile, recevoir la reconnaissance de mes pairs, et mourir en paix, satisfait du travail accompli.

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La vidéo suivante vous donne des astuces afin de passer de l’intellectualisme à la pratique 🙂:


Pourtant, de notre point de vue à nous, la vie de ce prêtre Aztèque a t-elle été utile ? S’est-il consacré à la vérité ou à une chimère ?

Ainsi, il est possible et facile de s’enfermer dans une tour d’ivoire, dans une conception du monde en grande partie fausse et que nous estimons en grande partie vraie. Alors certes, si nous étions nés dans l’empire Aztèque du XVᵉ siècle, nous aurions sans doute eu beaucoup de mal à penser autrement. Ne s’improvise pas génie – un homme capable de briser les barrières d’une conception erronée du monde – qui veut.

Mais, même si notre connaissance de la réalité est encore très imparfaite, de nombreux génies ont déjà tracé la route pour nous, et nous avons la chance de vivre dans un siècle et dans une société où la majorité d’entre nous savons lire et écrire et où le savoir, l’information et la culture sont disponibles facilement et pour un coût absolument dérisoire.

« La masturbation intellectuelle peut se définir comme le fait de réfléchir sur des choses sans importance qui ne mènent nulle part. » 

Cela fait peut-être un siècle qu’en France la majorité des personnes n’est plus analphabète, et à peine 10 ans que la révolution de l’information permise par Internet et les ordinateurs ont mis à la portée de tous le savoir de l’humanité, et les livres n’ont jamais été aussi facilement trouvables et abordables grâce à Amazon et aux autres librairies en ligne qui nous permettent de trouver l’immense majorité des ouvrages de toutes les langues en quelques clics et de les acheter neufs ou d’occasion.

Des centaines de cours de très haut niveau dans tous les sujets possibles sont également disponibles gratuitement, par exemple sur le site du Collège de France, Canal Ul’OpenCourseWare ou iTunes University. Toutes ces ressources permettent d’entrer en contact avec des connaissances qui nous permettent de réfléchir et de remettre en cause notre vision du monde à tous les niveaux. Et certains livres et cours nous donnent même un savoir concret que nous pouvons utiliser pour être plus efficace et augmenter la valeur de notre contribution au monde 😉 .

Il me semble donc clair que ce serait un crime de s’enfermer dans le ronron du train-train quotidien sans chercher à s’instruire et à se cultiver, sans chercher à apprendre et à mieux comprendre le monde qui nous entoure, même si cela n’apporte aucun bénéfice concret immédiat pour notre vie quotidienne.

Peut-être que dans deux mille ans, les hommes du futur – ou les robots intelligents qui nous auront remplacés 😉 – nous considérerons comme nous considérons les Grecs antiques aujourd’hui : comme ayant des éclairs de génie par moment, mais dans l’ensemble comme ne comprenant pas grand-chose à la réalité du monde.

Mais dans la Grèce antique, il y avait des hommes curieux qui cherchaient à comprendre, à savoir, et qui se trompaient beaucoup en essayant de se rapprocher de la vérité, mais qui utilisaient leur esprit pour tenter de percer les mystères des rouages cachés qui nous entourent, dans une démarche qui me semble tout à la fois belle, tragique, et pleine de cette humanité qui définit l’homme.

« N’est-ce pas également de la masturbation intellectuelle que de laisser tourner son cerveau à vide sur tous les problèmes qui nous environnent, pour éteindre sans cesse les incendies… ? » 

Pourtant encore aujourd’hui, beaucoup – trop – de personnes croient en l’astrologie, la numérologie, la voyance, la graphologie, la magie vaudoue et tout un tas d’autres chimères que pourtant souvent un simple zeste de culture scientifique suffirait à considérer d’un œil critique, et donc à déconsidérer.

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Après on peut être parfaitement heureux sans se poser de questions et sans chercher à atteindre une certaine forme de vérité. La recherche de cette vérité peut même être la source d’une forme de malheur. Dans Matrix, auriez-vous pris la pilule rouge ou la pilule bleue ?

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Bref je pense qu’il est souvent très utile de délaisser un peu le quotidien pour réfléchir à un niveau d’abstractions qui s’élève plus que d’ordinaire. La frontière entre la réflexion utile et inutile, entre l’approfondissement et la masturbation intellectuelle est parfois mince et difficile à délimiter, mais s’abstenir de réfléchir pour éviter de se masturber intellectuellement, c’est comme de ne pas oser aborder une femme pour éviter de se prendre un râteau. Ceux qui réussissent le plus sont ceux qui ont échoués le plus grand nombre de fois.

De plus, je pense que même de la masturbation intellectuelle pure et dure peut faire du bien parfois, à dose modérée et à condition de sortir de chez soi. C’est mieux que de regarder le Bigdil ou de faire des mots croisés 🙂 .

Et je finirai sur ces quelques mots de Voltaire, Histoire d’un bon Brahmin, écrits en 1761 et parlant merveilleusement bien du dilemme de la pilule rouge et de la pilule bleue :

Je rencontrai dans mes voyages un vieux bramin, homme fort sage, plein d’esprit et très savant; de plus il était riche, et partant il en était plus sage encore : car, ne manquant de rien, il n’avait besoin de tromper personne. Sa famille était très bien gouvernée par trois belles femmes qui s’étudiaient à lui plaire; et, quand il ne s’amusait pas avec ses femmes, il s’occupait à philosopher.

Près de sa maison, qui était belle, ornée et accompagnée de jardins charmants, demeurait une vieille Indienne, bigote, imbécile, et assez pauvre.

Le bramin me dit un jour: « Je voudrais n’être jamais né. » Je lui demandai pourquoi. Il me répondit: « J’étudie depuis quarante ans, ce sont quarante années de perdues; j’enseigne les autres, et j’ignore tout; cet état porte dans mon âme tant d’humiliation et de dégoût que la vie m’est insupportable.

[Comme] je suis né, je vis dans le temps, et je ne sais pas ce que c’est que le temps; je me trouve dans un point entre deux éternités, comme disent nos sages, et je n’ai nulle idée de l’éternité. [Et] je suis composé de matière; je pense, je n’ai jamais pu m’instruire de ce qui produit la pensée; j’ignore si mon entendement est en moi une simple faculté, comme celle de marcher, de digérer, et si je pense avec ma tête comme je prends avec mes mains.

Non seulement le principe de ma pensée m’est inconnu, mais le principe de mes mouvements m’est également caché : je ne sais pourquoi j’existe. Cependant on me fait chaque jour des questions sur tous ces points; il faut répondre; je n’ai rien de bon à dire; je parle beaucoup, et je demeure confus et honteux de moi-même après avoir parlé.

« C’est bien pis quand on me demande si Brama a été produit par Vitsnou, ou s’ils sont tous deux éternels. Dieu m’est témoin que je n’en sais pas un mot, et il y paraît bien à mes réponses. « Ah! mon révérend père, me dit-on, apprenez-nous comment le mal inonde toute la terre. »

Je suis aussi en peine que ceux qui me font cette question : Je leur dis quelquefois que tout est le mieux du monde; mais ceux qui ont été ruinés et mutilés à la guerre n’en croient rien, ni moi non plus : je me retire chez moi accablé de ma curiosité et de mon ignorance.

« Dans Matrix, auriez-vous pris la pilule rouge ou la pilule bleue ? » 

Je lis nos anciens livres, et ils redoublent mes ténèbres. Je parle à mes compagnons : les uns me répondent qu’il faut jouir de la vie et se moquer des hommes; les autres croient savoir quelque chose, et se perdent dans des idées extravagantes; tout augmente le sentiment douloureux que j’éprouve. Je suis prêt quelquefois de tomber dans le désespoir, quand je songe qu’après toutes mes recherches je ne sais ni d’où je viens, ni ce que je suis, ni où j’irai, ni ce que je deviendrai. »

L’état de ce bon homme me fit une vraie peine: personne n’était ni plus raisonnable ni de meilleure foi que lui. Je conçus que plus il avait de lumières dans son entendement et de sensibilité dans son cœur, plus il était malheureux.

Je vis le même jour la vieille femme qui demeurait dans son voisinage : je lui demandai si elle avait jamais été affligée de ne savoir pas comment son âme était faite. Elle ne comprit seulement pas ma question : elle n’avait jamais réfléchi un seul moment de sa vie sur un seul des points qui tourmentaient le bramin; elle croyait aux métamorphoses de Vitsnou de tout son cœur, et, pourvu qu’elle pût avoir quelquefois de l’eau du Gange pour se laver, elle se croyait la plus heureuse des femmes.

Frappé du bonheur de cette pauvre créature, je revins à mon philosophe, et je lui dis: « N’êtes-vous pas honteux d’être malheureux dans le temps qu’à votre porte il y a un vieil automate qui ne pense à rien, et qui vit content? – Vous avez raison, me répondit-il; je me suis dit cent fois que je serais heureux si j’étais aussi sot que ma voisine, et cependant je ne voudrais pas d’un tel bonheur. »

Cette réponse de mon bramin me fit une plus grande impression que tout le reste; je m’examinai moi-même, et je vis qu’en effet je n’aurais pas voulu être heureux à condition d’être imbécile.

Je proposai la chose à des philosophes, et ils furent de mon avis. « Il y a pourtant, disais-je, une furieuse contradiction dans cette façon de penser. » car enfin de quoi s’agit-il? D’être heureux. Qu’importe d’avoir de l’esprit ou d’être sot? Il y a bien plus : ceux qui sont contents de leur être sont bien sûrs d’être contents; ceux qui raisonnent ne sont pas si sûrs de bien raisonner.

Il est donc clair, disais-je, qu’il faudrait choisir de n’avoir pas le sens commun, pour peu que ce sens commun contribue à notre mal-être. » Tout le monde fut de mon avis, et cependant je ne trouvai personne qui voulût accepter le marché de devenir imbécile pour devenir content. De là je conclus que, si nous faisons cas du bonheur, nous faisons encore plus de cas de la raison.

Mais, après y avoir réfléchi, il paraît que de préférer la raison à la félicité, c’est être très insensé. Comment donc cette contradiction peut-elle s’expliquer? Comme toutes les autres. Il y a là de quoi parler beaucoup.

Alors, dans Matrix, qu’auriez-vous pris ? La pilule rouge, celle de la réalité pure avec toute la douleur qu’elle peut engendrer, ou la pilule bleue, le bonheur au prix de l’aveuglement ? Faites-le nous savoir dans les commentaires 😉 .

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42 commentaires
  1. La rouge définitivement !

    Le fait de prendre du recul reste un comportement assez rare. Je remarque que peu de choses changent dans la vie des autres depuis que j’ai pris un grand virage dans ma vie.

    J’ai souvent l’impression que chacun suit un parcours qu’il s’est mis en tête lors d’une réflexion unique quelques années auparavant, tu fais bien de rappeler que l’adaptation est l’une des sources pour une vie heureuse. Résister aux changements (ce qui va souvent de paire avec un esprit figé) est reconnu pour être à l’origine de nombreux problèmes psychologique.

  2. Bien bel article. Douter, se poser des questions, réfléchir, prendre des détours, ne pas oublier de penser (cf Harendt). Tout cela est simple et important. Merci à toi.

  3. Bravo: bien vu et bien dit.
    Il me paraît assez clair qu’on estampille facilement d’un « c’est de la masturbation intellectuelle » tantôt vaguement condescendant tantôt franchement méprisant les chemins de réflexion qu’on a pas envie de prendre soi-même, par manque de confiance ou d’envie, par peur, par aveuglement. Et après tout, pourquoi pas, chacun est libre de vivre comme il le souhaite. Et c’est justement ce qui rend ce jugement un peu pénible!
    Ceci dit, pour certains, la remise en question de ses propres systèmes de croyances, de ses fonctionnements est particulièrement difficile, car c’est une image de soi fragile qui s’est construite avec.
    Enfin, juste un clin d’oeil: la masturbation implique un plaisir qu’on se procure à soi-même et le plaisir, qu’il soit intellectuel, sexuel ou autre est sacrément bon pour la santé mentale et physique, alors… 😉

  4. En ce qui me concerne, je béni le net (pas le ciel, hein?) de m’avoir fait découvrir ton site, ton projet et ton initiative. Bravo

    Sinon, je prendrais les deux pilules avec un dosage savant afin de garder les pied sur terre tout en regardant le ciel.

  5. Être une heure une heure seulement
    Être une heure une heure quelquefois
    Être une heure rien qu’une heure durant
    Beau beau beau et con à la fois

  6. Une phrase dans ce film Matrix m’a beaucoup gené dans le sens ou elle me derangait dans ma raison :  » Les ignorants sont bénis »

    Pour ma part, je me plais à croire que la recherche de la verité ( et chacun à sa propre vérité ) permettra de nous liberer de notre malheur. Bouddha disait que la souffrance ne venait pas d’une situation malheureuse mais de notre perception de cette meme situation. Je pense donc, que chacun de nous cherchons le chemin du bonheur, et beaucoup ont compris qu’il faut arriver à gerer et comprendre notre souffrance ( quelqu’elle soit ) pour y parvenir. Ce chemin passe par un flot de questions qui trouve des debuts de reponse dans nos lectures.Nombreuse sont les religions qui disent que la vérité liberera…

    Je vous felicite pour votre blog et peut etre qu’un livre pourrait emerger du mix de toutes vos lectures pour le plaisir de vos lecteurs…

    Et ne vous inquiétez pas pour vos detracteurs, il y en aura toujours… Avec toutes vos lectures, vous devez savoir que c’est en portant attention à une chose que l’on crée son importance ! Ne perdez pas votre concentration…

  7. Je trouve votre analyse pleine de justesse et très bien écrite. Cela faisait longtemps que je n’avais lu pareille réflexion sur un blog. Une véritable bouffée d’oxygène.

    Je crois surtout, pour en revenir aux personnes vous qualifiant de d’onaniste de la pensée, qu’ils ne voient leurs actions qu’à travers le prisme de l’utilité. Je m’aperçois que pour certaines personnes les actions doivent forcément être utiles. De plus cette utilité est tout relative. Relative à leur vie professionnelle et souvent doit être dans l’immédiateté. Une sorte d’utilité directe. Je lis un livre sur l’art de la guerre pour pouvoir l’utiliser dans mon travail à la manipulation des mes collègues, je regarde telle émission pour en parler demain au café. J’exagère très légèrement.

    Votre démarche donc leur parait complètement inintéressante, et vide de sens puisqu’elle contredit deux principes fondamentaux de leur mode de vie et d’action qui sont l’utile et l’immédiat.

    Comment peut-on passer des mois à lire des livres sans objectif direct ?

    Attention je ne blâme pas totalement ces gens puisque j’applique très souvent ces principes d’utilité et d’immédiateté.

    En effet c’est la vie professionnelle et bien d’autre facteurs (comme internet, les médias, la publicité, et le manque de temps tout simplement…) qui nous poussent à agir de cette façon.
    Quand on a que 4 heures par jour à soi et bien très souvent on fait dans l’utile et le direct.

    J’ai préféré essayer de les comprendre plutôt que de paraphraser votre belle réflexion.

  8. Si j’ai le droit je prendrais les deux pilules, mais à des moments différents.

    Je pense en effet que la marque des grands chefs d’entreprise est justement cette capacité à passer du terrain à la vue stratosphérique en permanence.

    J’ai toujours été naturellement attiré par cette recherche « intellectuelle », qui m’éloignait du terrain. Parfois au risque de me perdre dans la complexité et de ne pas donner d’instructions assez claires à mes troupes.

    Mais j’admirai aussi la réussite rapide d’autres chefs d’entreprises, très concrets et très prompts dans leurs décisions, ne s’encombrant pas d’arguments. Ceux qui vous diront qu’il « vaut mieux une mauvaise décision que pas de décision ». Ce sont souvent ceux qui ont une certitude absolue sur les choses, ne doutent jamais et exécutent de manière admirable.

    Comme souvent, la solution se trouve dans les deux extrêmes : vous pouvez prendre des décisions rapides et bonnes justement parce que vous avez pris le temps d’analyser et de comprendre votre environnement. Pour cela, je ne connais pas d’autre méthode que de régulièrement m’éloigner de l’exécution pour s’autoriser le doute et la remise en cause. On en revient souvent avec des certitudes bien plus solides (puisqu’elles ont été « challengées »).

    Et puisque l’on évoque Matrix, il a dans « Making it all work » de David Allen, il y a une matrice que je trouve très pertinente :
    vous mettez sur les ordonnées, la capacité d’exécution de la personne (ou son sens du contrôle) et en abscisse sa capacité à prendre du recul (ou son sens de la perspective).

    Vous obtenez :

    – fort contrôle / faible perspective : le roi de l’exécution / mais à courte vue
    – faible contrôle / forte perspective : le visionnaire / mais savant fou
    – faible contrôle / faible perspetive : l’hyperréactif / mais victime
    – fort contrôle / forte perspective : le capitaine et commandant

    C’est le dernier qui mélange les pilules !

  9. Prendre du recul et réfléchir à ce que l’on fait et pourquoi on le fait est l’action principale qui permet d’avancer dans la bonne direction en toute connaissance de cause.

    J’ai la chance de pouvoir gérer mon temps comme je le souhaite, et j’ai récemment décidé de ne plus travailler « activement » le mercredi pour me consacrer justement à lever la tête du guidon, me documenter, revoir mes activités professionnelles, mes décisions, etc, … pour ne pas me dire dans 20 ans « mais pourquoi et comment j’en suis arrivé là ? ».

    Ne pas ce poser de questions, c’est comme jouer au loto, il faut aimer s’en remettre au hasard pour décider à notre place.

    Bonne continuation pour tes prochains articles !

  10. Merci à tous pour vos commentaires 🙂

    Quelques réponses en particulier :

    Luc : Pas compris là, tu peux m’expliquer le rapport ? 😉

    Jérome : Nous sommes d’accord, d’ailleurs je ne suis clairement pas contre les actions concrètes et efficaces. Je dis juste qu’il faut mélanger action et réflexion et les faire se nourrir l’un et l’autre 😉 .

    nusquama : en fait je pense que d’une certaine manière, les ignorants sont bénis, parce qu’une des souffrances les plus pénibles qui soit – parce que très difficile à soulager, comme le montre le texte de Voltaire – sont les questions qui se posent à nous et pour lesquelles nous n’avons aucune réponse. Parmi celles-ci, les questions métaphysiques ont une place de choix, et nombreux sont ceux qui sont prêt à croire en des vérités douteuses qu’on leur sert prémâchées plutôt que de se retourner chaque soir dans leur lit en se demandant ce qu’est le temps, qu’est-ce que l’infini, s’il y a quelque chose après la mort, et la question fondamentale parmi toutes : pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien. Les ignorants ne se posent pas ces questions, et cela les met à l’abri d’une souffrance quasi insurmontable. Cependant je suis d’accord évidemment pour dire que l’éducation permet de se libérer de différentes formes de malheur, parmi lesquelles l’automatisme et l’esclavage ne sont pas les moindres.

    Cedwat : merci pour ta matrice, elle est intéressante 😉 .

  11. Bonjour Olivier.
    D’une manière générale, bravo pour ce challenge.

    Ton article m’amène à une remarque : le fait de tenir ce blog et d’en parler dans tes relations professionnelles a certainement un effet sur l’image que tes contacts ont de toi. Normal.

    Mais est-il nécessaire de t’engager dans ce type de discussions dans la sphère professionnelle ? Je suis moi-même responsable de projets informatiques (côté employé), donc je comprends assez bien ton métier. J’ai en parallèle une démarche de forte prise de recul, qui va en certainement m’amener à effectuer à revoir certains choix personnels et professionnels.

    Pour autant, contrairement à toi, je reste très discret sur le sujet dans mon environnement professionnel (aucun rapport avec la choucroute de mon métier, et risque inutile d’être pris pour un illuminé du cerveau).

    Tu as compris mon avis : je partage ta démarche, mais j’ai des doutes sur le fait de communiquer dessus dans ton environnement professionnel.

    Qu’en penses-tu ?

  12. Bonjour Christophe,

    Pour moi le problème ne se pose pas, étant donné que mon challenge est un défi personnel aussi bien que professionnel, il me semble normal et opportun de le faire partager avec le maximum de personnes des deux sphères. Cela a de multiples avantages :

    – Mes relations professionnelles peuvent connaître les livres que je lis, m’interroger à leur propos, me challenger sur des problèmes concrets dans leur entreprise en rapport avec mes nouvelles connaissances.
    – Il y a des professionnels qui partagent mon goût pour les livres et mon approche quant à leur valeur d’apprentissage pour nous aider à être plus performant, et cela peut m’amener à avoir des conversations passionnantes avec eux.
    – Les livres que je résume peuvent apporter de la valeur à beaucoup de personnes, mais ils ciblent en général directement les entrepreneurs, chefs d’entreprise et cadres d’entreprise : mes résumés peuvent leur apporter beaucoup, ce serait dommage qu’ils passent à coté de cela parce que je ne leur en ait pas parlé.
    – Cela permet à mes contacts professionnels de mieux me connaître.
    – Et, last but not least, cela me permet de toucher plus de lecteurs potentiels ! 😉

    Je me pose donc pour ma part la question inverse : Est-il nécessaire de ne pas engager ce type de discussions dans la sphère professionnelle ? 😉

  13. « pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien »
    Je retourne la question : pourquoi y’aurait-il rien plutôt que quelque chose ?
    Faut-il forcément se poser la question du pourquoi ?
    Peut-être que ma vision de la vie est trop simple, mais je considère que certaines questions n’ont pas besoin d’être posées. Car dans la recherche du bonheur, l’important n’est pas de savoir pourquoi, mais plutôt comment.
    Peut-être aussi que mes origines chinoises m’ont déjà fait adhérer à une certaine conception cosmologique de la construction de l’univers, de la nature et des êtres vivants. Cependant au-delà de la complaisance, cette théorie millénaire est à mes yeux pleine de sens et de réponses.

    Tout ça pour dire que, parfois, il est bon de se laisser porter par le mouvement des choses et de son moi, pour commencer à vivre et trouver une félicité authentique et durable.
    Je ne suis encore assez mature pour y évoluer avec autant de légèreté, mais voilà une piste de réflexion intéressante, non ?

  14. Parfois en apprenant on réalise que la souffrance qui avait motivé notre quête n’existe plus, et les réalisations extérieures qui semblaient alors avoir de l’importance nous paraissent indifférentes.

  15. De toute façon à partir de là : « ceux qui pensent que ce temps passé à lire des livres est du temps perdu qui ne sert à rien, et que je ferai mieux de faire autre chose »

    C’est une remarque digne des plus grands beaufs de notre époque. La seule façon de répondre à ça, c’est une indifférence totale, et si possible s’éloigner le plus possible de ce genre de ploucs.

  16. Bon article, mais dommage :

    « l’astrologie, la numérologie, la voyance, la graphologie, la magie vaudoue et tout un tas d’autres chimères »

    Comment as-tu la certitude qu’elles sont des chimères ? Ce n’est pas parce-que la science ne peut pas valider, qu’elles n’existent pas… Tu parles justement d’ouverture intellectuelle… Il serait bon de laisser une porte ouverte ici, au moins le doute… Ne serait-ce que par respect pour tous les gens qui y « croient » ou qui comprennent et appliquent intuitivement ces sciences.

    Lorsque LA science ne peut pas prouver, elle ne déconsidère pas forcément… Certains scientifiques (et ils ne sont déjà pas d’accord entre eux) travaillent de plus en plus sur les capacités du cerveau qui ont été inexplorées. Ce qui est du domaine de la croyance aujourd’hui, se révèlera peut-être une banalité demain. Voir le point de vue de Igor et Grichka Bogdanov dans leur dernier livre « Le visage de Dieu ».

  17. Questions :
    Pourquoi reprocher aux autre de ne pas être sois?
    Pourquoi ostraciser à votre tour?
    Pourquoi croire que lorsque nous aurons définis les termes il n’y aura plus de problème?

  18. Un petit test sur le bonheur (un peut de masturbation intellectuelle):
    êtes vous heureux parceque vous faites ce que vous aimez ou est-ce parceque vous faites ce que vous aimez que vous êtes heureux?

  19. la bleu!! la rouge je la laisse pour quelqu’un d’autre !!
    de toute façon notre monde ne la fabrique pas…On se lance a sa recherche sans jamais la retrouver réellement et en demeure un éternel insatisfait tout triste!! en tout cas gloire a ceux qui ont créé la matrice…Enfin s’ils nous cache pas quelque chose a propos de notre vrai ascension spirituelle…

  20. Bonjour,

    J’aime beaucoup votre site, vos articles, votre blOg et vos conseils. Et j’ai été un peu déçu par la qualité de cet article. Je comprends qu’après les attaques que l’on puisse vous avoir fait à ce sujet (beaucoup de personnes peuvent être en effet frustrées de n’avoir aucun goût pour la lecture, aucune curiosité ni connaissance de ce merveilleux univers; elles ne peuvent donc pas savoir qu’il est possible à travers les emotions et les réflexions que l’on a en lisant, d’évoluer).

    Cela dit, j’ai l’impression que vous le prenez un peu personnellement et c’est dommage car les gens qui regarde le bigdil ne sont pas forcément moins intéressants que vous.
    Et justement cela m’étonne q’une personne ayant lu autant de livre et sachant si bien les décrire puisse tomber dans le pièce de la justification et du jugement, enfin dans le jeu dangereux des croyances qu’on se renvoit à la figure. Encore une fois et pour reprendre votre exemple, les gens du Bigdil ne vous ont rien fait et si pour tenez pour argent comptant que votre vie et plus intéressante que la leur, je vous invite à relire plus attentivement certains de vos ouvrages où justement il n’est pas question ne comparaison et de jugement pour mener une vie saine et zen…

    Peut-ête que la masturbation intellectuelle fait justement référence à l’ego qui est en nous et veut s’accaparer les choses que l’on fait pour en faire un « objet de connaissance » et se renforcer lui -même. N’oubliez pas que ce que disent toutes ces lectures, c’est que la vie est une perpetuelle découverte, et pour réellement grandir, évoluer s’enrichir il faut savoir prendre de la distance et de pas tomber dans le panneaux des croyances préconcues.
    Aujourd’hui, beaucoup de livres parlent des pensées positives. Il n’est plus un secret que celles-ci apportent naturellement du positif dans nos vies. Et par ailleurs, je onnais des personnes qui ne lisent pas mais qui en font l’expéreince tous les jours et ont leur façon à eux d’apprivoiser ce genre d’expérience. Mais attention, à ne pas en faire un objet de croyance là aussi. Vous semblez bien sûr de vous et compte tenu du fait que beaucoup de personne vous lisent et vous apprecient, j’ai envie de vous dire attention à ce que vous pouvez écrire.

    Excellente continuation à vous.

  21. très bel article en passant. Ce que j’en pense c’est qu’il important de prendre du recul de temps en temps pour ne pas se noyer dans le train train quotidien. La fréquence de ce recul dépend d’une personne à l’autre. Alors que certaines personnes fonctionneront des mois durant avec leurs objectifs toujours en ligne de mire, d’autres auront besoin d’1 examen de conscience chaque semaine.
    En ce qui me concerne autant il est important de réfléchir de temps à autres à la direction que prend notre vie, autant nous devons être en mesure de faire abstraction des problèmes qui nous entourent, de profiter de la vie et de vivre le moment présent. Il y a toujours eu et il y aura toujours les pbs dans le monde, il y aura tjrs les choses à améliorer dans le monde; s’il y a un temps pour être sérieux il y a aussi un temps pour se faire plaisir en oubliant le monde entier et en ne pensant qu’à nous. Tout est dans le compromis…

  22. Bon je ne compris bien ce artile et je voyer que ce article c’est genre de philosophie .
    En tous cas ce qui concerne les question poser (tu ne sais ni d’où tu viens, ni ce que tu es , ni où t’irai, ni ce que tu deviendrai.)tu trouve tous les reponse si tu lire sur L’ISLAM .

    Pour les pilules rouge ou bleu je ponse que la vie n’est pas seleument rouge et bleu il y a autre couleur vers, move, maron …etc pourquoi on Restreindre la vie en deux couleurs, tandis que peut-on vivre avec toutes les couleurs ?

  23. La pilule rouge, celle de la réalité pure avec toute la douleur qu’elle peut engendrer, ou la pilule bleue, le bonheur au prix de l’aveuglement ?

    Si on pose la question de « qu’est ce que la réalité? » ne sort-on pas du dilemne?(nécessairement réducteur)
    La réalité, n’est-elle pas la façon dont chacun perçoit « son univers », son expérience, ses croyances, donc « sa »vérité?

    La « transe intellectuelle » peut aussi tenir lieu de « vérité de l’instant ».. Une « transe » est un état de « conscience altéré »… là est toute la question de la bonne communication entre nous! D’où parlons nous? Pour fuir notre réalité, ou contester ce qui nous dérange, il existe plein de façons : le déni ( je ne sens rien, je ne vois rien , je ne me souviens pas ..) la réaction émotionnelle (qui est la résistance à ce qui se passe ) la confusion, le rêve éveillé, l’hallucination.. etc.. sont autant de distorsions très courantes, de la réalité.
    Il me semble que les « intellectuels » en observant la réalité, en la décrivant rapportent quelque chose d’eux mêmes, une autre vision. Parfois ils s’échappent de la pensée dominante, mais n’échappent pas à « leur humanité »; tout discours s’inscrit dans un contexte, une histoire et un temps de l’histoire…
    Le choix de la couleur de la vie ne s’oppose-t-il pas au « non choix » dans sa vie ? ..

  24. Proverbe chinoix

    Celui qui est dans la foret de bamboux ne voit que le bambou
    celui qui est dans la montagnes voit les forets de bamboux

  25. Je prends la pilule bleu juste pour voir ce que ça fait 🙂
    Non sérieusement quoi qu’on en dise le bonheur c’est le plus important dans la vie.

  26. En ce qui me concerne, je prends la bleue ET la rouge…. ! et je m’efforce de relier ce que souvent la pensée cherche à séparer pour tenter de comprendre le Vivant.

  27. Le choix est vite fait, je suis trop jeune pour la bleue… Pourtant j’en reçois des propositions tous les jours !

    Plus sérieusement, tu as raison sur le fond, et le fait même d’avoir des détracteurs est généralement bon signe.

    Merci de ta belle citation de Voltaire. Ce qu’ignorent (ou veulent ignorer, ce qui est pis) les personnes à qui tu dédies cet article dans l’introduction, ce que tu n’en fais pas rien.
    D’une part cela te nourrit ; d’autre part, tu en produis quelque chose pour les autres. Comme ce brahmane qui, ayant réfléchi sur la condition humaine, enseigne ses conclusions à d’autres qui y passeront moins de temps… Et lui-même en reste plus confus qu’avant. Ce qui est typique de la connaissance : en Physique, on sait bien que plus on en sait, plus on a de questions !

    De là à appeler cela de la masturbation intellectuelle, il y a cependant un pas que je ne franchirais pas. La preuve, tu avoues toi-même il me semble que pour certains livres, tu les abandonnes. Tu fais donc un tri et ne perds pas ton temps, alors que sinon… (que ce soit intellectuel ou pas, d’ailleurs, mais c’est un autre sujet).

    Garder les pieds sur terre et la tête au-dessus des nuages. Il y a toujours le soleil, là-haut !

    M.

    P.S. Le Christ dit : « La vérité vous rendra libre ». La rouge, donc, définitivement !

  28. Là, on sent la personne qui aime la philo 🙂 Qui enseigne encore les écrits de Hannah Harendt, ou d’Edith Stein, en réalité ?
    D’ailleurs, qu’est-ce que la réalité ? 😉

    M.

  29. Extraordinairement bien dit. Merci Olivier.
    Le petit recit du prêtre Aztèque s’applique très bien aux système economique d’aujourd’hui.

  30. Bonjour,

    Yeeeeeeeeeeeees, enfin quelqu’un qui se pose les mêmes questions que moi, car quand je commence à poser ce genre de questions autour de moi , la seule réponse est : Tu te prends trop la tête.

    En tout cas, moi choix est définitif : la pilule rouge, la recherche de la vérité est la seule chose qui me tient vivante…

    Merci Olivier pour cet article !!

  31. Merci beaucoup de cette réflexion.
    Il est regrettable qu’aujourd’hui on soit contre le raisonnement.
    Pourtant, DESCARTES disait: »je doute(càd je réfléchis), donc je vis!

  32. Le yogi prend la pilule rouge et est heureux. Si vous en doutez, observez par exemple la vie de Swami Satyananda Saraswati, écoutez ses enseignements et appliquez.

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